Une nouvelle étude qui remet en question l’intérêt de ce produit présent dans tous les frigos.

Vous êtes-vous déjà demandé si le produit que vous trouvez dans tous les frigos, notamment le lait, est vraiment aussi bénéfique qu’on le pense ? Une récente étude a suscité des interrogations sur la valeur nutritionnelle des alternatives au lait de vache, en particulier les boissons à base de plantes, et leur efficacité sur notre santé. À l’ère des choix alimentaires variés, il est temps de remettre en question ce que nous croyons savoir.

Le débat autour des boissons à base de plantes pourrait bien prendre un nouveau tournant avec une récente étude qui soulève des doutes quant à leur valeur nutritive. Alors que ces alternatives au lait de vache se sont imposées dans nos supermarchés et dans nos cuisines, des chercheurs mettent en lumière les effets du traitement sur la composition de ces produits. En effet, bien que souvent perçues comme plus saines et respectueuses de l’environnement, ces boissons pourraient ne pas être à la hauteur des attentes des consommateurs en matière de nutrition.

La montée des boissons à base de plantes

Au cours de la dernière décennie, le marché des beverages à base de plantes a littéralement explosé. Des options comme le lait d’amande, de soja et d’avoine ont conquis le cœur des consommateurs, souvent considérées comme des alternatives plus saines au lait de vache. Ces boissons sont souvent mises en avant pour leur empreinte carbone réduite par rapport aux produits laitiers, ainsi que pour leur attrait pour ceux qui cherchent des options véganes.

Cependant, une étude récente menée par l’Université de Copenhague s’est penchée sur la véritable valeur nutritionnelle de ces boissons. Les résultats montrent que, bien que ces alternatives puissent sembler populaires et écologiques, elles pourraient ne pas offrir les mêmes bénéfices que le lait traditionnel, contrairement à l’idée reçue.

Qu’est-ce qui se passe pendant le traitement ?

La recherche a examiné les réactions chimiques qui se produisent lors du traitement des boissons à base de plantes. Contrairement au lait, qui est prêt à l’emploi une fois extrait des vaches, les ingrédients comme l’avoine et les amandes nécessitent un traitement considérable pour devenir des boissons consommables. La plupart des boissons alternatives subissent un traitement à très haute température (UHT) pour prolonger leur durée de conservation. Malgré cette longévité, cette méthode a un coût sur la qualité nutritionnelle.

Il a été observé que le traitement UHT engendre une réaction chimique connue sous le nom de réaction de Maillard, qui peut modifier la structure des protéines présentes, affectant ainsi leur valeur nutritive. Principalement, la quantité de protéines dans le lait est bien plus élevée, avec 3,4 grammes de protéines par litre, alors que la plupart des boissons à base de plantes n’en contiennent que de 0,4 à 1,1 grammes. Imaginez donc que ce que vous pensiez être une alternative saine finisse par offrir moins de nutriments essentiels !

Les conséquences nutritionnelles de l’ultra-transformation

La question qui se pose alors est : pourquoi les boissons à base de plantes sont-elles moins nutritives ? Le processus de transformation intensif crée souvent des produits plus riches en sucres que le lait ordinaire, avec 7 sur 10 boissons analysées ayant davantage de sucre. Cela pose un problème, car trop de sucre dans notre alimentation peut mener à divers problèmes de santé, notamment l’obésité et le diabète.

De plus, certains des acides aminés essentiels que le corps humain ne peut pas synthétiser par lui-même sont perdus durant le traitement. Sans ces acides aminés, notre santé peut en être affectée, car ils jouent un rôle crucial dans la construction des protéines et le fonctionnement normal de notre organisme. Bien que nous puissions inclure des boissons à base de plantes dans notre alimentation, il est impératif d’assurer que nous obtenons ces nutriments par d’autres sources.

Des effets secondaires inattendus ?

Outre les pertes nutritionnelles, l’étude a également révélé que le traitement thermique pourrait générer des composés indésirables. Par exemple, l’acrylamide, un cancérogène identifié, a été détecté dans certaines boissons à base d’amandes et d’avoine. Bien que les niveaux trouvés ne posent pas de danger immédiat, la consommation régulière à partir de diverses sources pourrait s’accumuler et poser un risque pour la santé à long terme. L’humain ingère déjà de l’acrylamide provenant d’autres aliments courants tels que le pain grillé et les frites.

D’autres composés nocifs pourraient également être présents, bien que ceux-ci n’aient pas été détectés dans des concentrations préoccupantes dans le cadre de cette étude. Cela rappelle l’importance de prendre conscience des conséquences potentielles des aliments que nous consommons régulièrement.

Vers une meilleure pratique alimentaire

Alors, que signifie cela pour nous, les consommateurs ? Selon les chercheurs, il est crucial de choisir des aliments moins transformés. Opter pour des produits qui ont subi un minimum de traitement pourrait nous aider à améliorer notre apport nutritionnel. Préparer plus de repas maison avec des ingrédients frais est une méthode efficace pour éviter les effets néfastes des processus ultra-transformés.

La Professeure Marianne Nissen Lund, responsable de l’étude, conseille de privilégier les aliments moins traités et souligne que même si les produits à base de plantes partent avec des ferments d’une intention saine, ils ne doivent pas remplacer les sources de nutrition plus riches comme le lait de vache. Cela nous incite à faire des choix alimentaires réfléchis, à mieux comprendre ce que nous consommons et à ne pas nous fier uniquement à l’image véhiculée par certaines marketing.

Un appel à l’industrie alimentaire

Ce constat n’est pas qu’un avertissement pour nous, consommateurs. C’est aussi un appel à l’industrie alimentaire pour revoir leurs méthodes de production et d’évaluation des produits. Les fabricants doivent se questionner sur la nécessité de traiter leurs produits à ultra haute température et envisager de réduire le niveau de transformation pour offrir des alternatives plus nutritives.

Il est temps que l’industrie agro-alimentaire prenne conscience des véritables implications de l’ultra-transformation, non seulement pour le goût, mais aussi pour la santé des consommateurs. En repensant les processus, nous pourrions voir émerger une nouvelle génération de produits à la fois savoureux et bons pour la santé.

En résumé

Les résultats de cette étude soulignent l’importance d’être conscient de la nutrition des boissons alternatives au lait. Même si elles sont présentées comme saines et écologiques, elles peuvent en réalité ne pas répondre à nos besoins nutritionnels. Il est essentiel de se tourner vers une alimentation plus équilibrée et moins transformée et d’inciter l’industrie à prioriser la qualité sur la quantité. En fin de compte, notre santé mérite d’être notre priorité en matière d’alimentation.